(Vous m’excuserez pour la qualité des photos, mais il faisait nuit et la lumière était tamisée, et je ne me suis pas attardée trop longtemps pour prendre des photos).
Je souhaitais vous parler de ce restaurant qui nous a absolument charmés du début à presque la fin.
Le Park 45 est un restaurant qui se situe sur la croisette, à Cannes, en bas du Grand hôtel. Il est en retrait de plusieurs mètres, par rapport à ses voisins, ce qui lui donne un charme supplémentaire: pelouse verte, plus de calme et de discrétion.
Avec 1 étoile au guide Michelin depuis 2010, il nous a tout de suite fait de l’oeil lorsque nous cherchions un restaurant gastronomique pour une occasion.
Le chef cuisinier, Sébastien Broda est un ancien de la Palme d’Or à Cannes (2 étoiles au Michelin). Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire son parcours ICI.
Bien évidemment, pour commencer, je vous conseille vivement de réserver (chose que nous avions fait la veille au matin). En effet, nous avions dîné en terrasse…et celle-ci était pleine à 21h.
Notre réservation étant à 21h, nous en avons profité pour aller prendre un verre sur la terrasse du toit du Sea Sens (qui a ouvert il n’y a pas si longtemps… Je vous vanterai les pâtisseries de leur chef Oliviera dans un prochain article). D’une moyenne de 16€ le cocktail, je peux vous dire qu’ils étaient vraiment délicieux. Et la carte est assez fournie.
Nous en avions pris un à base de Saké, Yuzu, 3 agrumes et pain d’épices (très original, pas mauvais du tout à part que l’on sentait un peu trop le clou de girofle à notre goût) et un autre à base d’alcool de banane et de coco (j’ai vraiment beaucoup aimé). Nous étions accompagné d’un trio de musiciens, dont 2 qui chantaient en live. C’était vraiment très agréable ! Le seul bémol: pas de petite serviette en papier, et aucune cacahuète ou autre petite chose à grignoter… Moi ne tenant absolument pas l’alcool, ça m’a vraiment dérangée.
Revenons-en à nos moutons ! Il est 21h, et nous arrivons devant le Park 45. Le temps est superbe. Heureusement que nous avions réservé en terrasse (de toute façon, la salle est complètement vide… les gens veulent profiter de la chaleur de la côte d’azur).
Accueil chaleureux, discret, souriant. On nous propose rapidement un apéritif (que nous déclinons… nous venions de prendre un cocktail). Puis on nous amène la carte.
Nous avions déjà fait notre choix de menu sur leur site internet. Donc cela a été rapide: menu en 6 services ! (Soyons fous !)
Une serveuse (?) (élégante, en robe camel et noire, très souriante, habillée différemment des serveurs s’occupant de servir les plats) vient donc prendre notre commande et nous fait patienter quelques minutes à peine pour que nous puissions faire un choix de vin avec le sommelier. La carte est riche et nous avions pas mal de choix. Même en demi-bouteilles, ce qui est rare, je trouve !
Nous nous tournons vers les demi-bouteilles, donc. Etant donné le nombre de plats de la « mer », nous choisissons une demi-bouteille de blanc plutôt sec: un Saint Romain 2010 (ou 2011… je ne me souviens plus, hélas).
Dans les règles de l’art, le sommelier nous sert. Nous dégustons le vin avant l’arrivée des plats: un vin sec, très fleuri, frais « à point ». Rien à dire, nous avons beaucoup aimé.
Viennent alors des amuses-bouches, pour nous faire patienter:
Sphérification de carottes (cuisine moléculaire): très agréable, très doux, liquide (surprenant, donc), on a aimé ! Boulettes de boeuf aux épices (à base de soja): très bon, beaucoup de goût, épicé à point. Et une chips aux algues (il devait y avoir une anchoïade, une tapenade et de l’algue): le parfum de l’algue était très discret et se mariait parfaitement bien avec les 2 autres saveurs et le croustillant de la chips.
Puis est arrivée une mise en bouche. J’avoue que j’en aurais dégusté un bol entier tellement j’ai aimé. C’était un genre de gaspacho de tomate, un « velouté » de courgette (indescriptible), un espuma de chèvre et un crumble de jambon Hibérique. Une pure merveille ! J’aurais pu en ravoir, ça ne m’aurait pas dérangé ^^.
Vient ensuite l’entrée:
Caviar « Black Pearl » en gelée de crustacé, mousseline de choux fleurs, pain de Corrèze croustillant, jus au saumon fumé et huile de curry.
La mousseline de choux fleur était… d’une légèreté… ! Je pense que même quelqu’un n’aimant pas le choux fleur aurait pu l’apprécier. Cette entrée était pleine de saveurs, très légère et le caviar était très bon.
Après nous avoir proposé différents pains (aux céréales, aux olives, nature) de la boulangerie Veziano (oui, leurs producteurs sont nommés en haut de la carte du restaurant et sur la carte se trouvant sur leur site internet…j’aime beaucoup cette transparence et cette sorte de reconnaissance et cette mise en valeur de l’importance du produit ET du producteur), arrive alors un autre plat (que je qualifierais peut-être à tort, d’une 2nde entrée):
Langoustines des côtes bretonnes comme un carpaccio, crème de sole, roquette, citron confit, tobiko wasabi.
Tobiko: ce sont des oeufs de poisson volant, de la baie de Tokyo si je ne me trompe pas. Très très étonnant quand on ne connait pas: ces oeufs sont croquants ! Ils apportent une texture très intéressante au carpaccio de langoustines, en plus des petites sphérifications de carotte ajoutant un petit goût sucré au plat. Quant à l’émulsion de sole: léger, goûteuse et crémeux.
C’était un plat frais et léger. Avec en plus, une vraie découverte de la cuisine moléculaire et du Tobiko !
Il s’écoule peut-être 10 minutes entre chaque plat. Mais difficile à dire quand on discute. Disons que ce temps était justement calculé pour nous mettre l’eau à la bouche mais également pour nous laisser un peu de temps entre chaque plat… Je rappelle qu’en tout, nous avons eu 9 plats différents + quelques petites mignardises !
Donc pour en revenir à ce dîner, voici le 1er plat chaud qui nous est servi:
Grosse gambas rôtie au thym citron, croustillant de ris de veau à la citronnelle, écrasée de courgettes trompette aux citrons confits, bouillon mousseux de têtes.
Une petite merveille ! Cuisson absolument parfaite, gambas très tendre, très charnue. Émulsion légère et délicieuse. Croustillant de ris de veau très bon (le ris de veau est un de mes plats préférés) mais un chouilla gras. Mais nous avons trouvé la solution: il fallait le manger avec la gambas, et l’ensemble s’alliait à merveille !
Vient ensuite le 2ème plat chaud:
Bar de ligne sauvage en pavé rôti à la plancha, confit d’oignons doux des Cévennes au gingembre, escabèche de couteaux au yuzu
Un bar excellent, cuisson nacrée donc parfaite pour nous (on nous avait demandé la cuisson que l’on souhaitait, en début de repas). Le confit d’oignon apportait une belle touche sucrée au poisson. J’ai vraiment beaucoup aimé. Le couteau apportait surtout de la texture, plus qu’un goût particulier. Mais ce n’était pas déplaisant.
Le 3ème et dernier plat chaud (j’admets qu’on a eu quelques difficultés à le terminer… :-p mais nous avons réussi à tout finir !):
Côte de veau de lait du Limousin dorée au sautoir, pomme de terre croustille fondante aux amandes, noisettes du Piémont et pistaches, cocotte de légumes barigoule aux truffes de la St Jean, jus corsé.
Côte de veau rosée comme on l’avait demandé (on ne pouvait pas avoir une cuisson aussi parfaite, comme attendu). La viande était ultra tendre et goûteuse. Le jus était un peu sucré (j’aime beaucoup les jus un peu sucrés sur les viandes comme le porc ou le canard). Les légumes étaient cuits à point (fondants et légèrement croquants).
Le lit de pomme de terre…j’ai adoré ! Avec des noisettes du Piémont (elles étaient excellentes), des amandes et des pistaches, cela apportait du croquant à la texture fondante de la pomme de terre. Quant à la truffe blanche, elle était moins forte que ce que j’en connaissais. Elle n’avait pas ce goût d’ail assez fort que je n’apprécie pas forcément dans la truffe blanche (contrairement à la noire que j’aime assez), ce qui la rendait vraiment agréable avec le veau et les légumes barigoule.
Un plat recherché, simple en même temps, avec une parfaite maîtrise des cuissons.
Bon, et c’est là qu’arrive le fou rire … tout en se demandant, dans l’attente du dessert, si nous allons réussir à terminer notre repas… Quand on apprend par la table d’à côté qui vient d’être servie, qu’avant le dessert, il y a un « pré-dessert » ! A priori, c’est vraiment un plus, dans un restaurant ! Mais nous avions un peu peur. Car après tous ces plats dégustés, j’admets que nous étions plus que rassasié… Et cela faisait déjà 2h45 que nous mangions… !! ^^
Mais surprise plaisante et agréable: le pré-dessert composé d’une sorte de très fine génoise (en plus léger, même, qu’une génoise), d’une chantilly à la pistache qui s’apparentait plus à un nuage de pistache une fois en bouche, et quelques petits quartiers de fraises dans un sirop légèrement sucré… Je peux vous dire que même après 6 plats et plus que repus, nous avons pris un grand plaisir à déguster ce pré-dessert aussi léger qu’un nuage.
Bon ensuite, nous voilà au dernier plat des 6 mets du menu ! Le dessert ! J’avais déjà lu quelques critiques sur les desserts du Park 45, donc oui, j’ai été déçue, mais je m’y attendais.
Fraisier, mousse mascarpone citron vert et son sorbet fraise confite.
Bon, je n’aime pas beaucoup les crèmes au citron vert, malheureusement. Le sorbet à la fraise confite n’était pas mauvais. Mais je pense que c’était du coup un peu sucré (fraise confite, oblige). Mais pas mauvais pour autant. Et il est vrai que ça change. Quant au biscuit vert sur le dessus… Que s’est-il passé dans le labo pour donner une telle couleur à ce biscuit ? O_o Bon, c’est peut-être une question de goût, mais je n’ai pas trouvé ça très classe.
Mon mari ayant à peu près apprécié le dessert, je vais vous donner notre avis réuni: le dessert était « bon, sans plus ». Et selon nous deux: un dessert pas du tout à la hauteur des autres plats que l’on a pu déguster. Vraiment, un dessert en dessous du reste du menu. Et ça reste tout de même décevant, quant on sait que ce restaurant possède tout de même une étoile au guide Michelin.
Et pour terminer, sans même avoir pris de thé ou de café, nous avons eu le droit à deux petits macarons à la pistache (avec un genre de pâte de pistache… j’ai trouvé cela un peu sec) et 2 caramels mous (pas mauvais mais il manquait la pointe de sel, pour moi… et on sentait un peu trop le goût du beurre [rooh on va croire que je suis trop difficile après :-p]).
Avant de partir, on nous apporte un tout petit sac dans lequel il y a 2 sachets de 2 guimauves maison fait par le pâtissier. A emporter !
Bon, je les ai goûtées… Je ne sais pas du tout à quoi les guimauves étaient parfumées, mais c’était bizarre. Je n’ai pas trop aimé. M’enfin ça sentait que c’était du fait-maison, et la texture était comme je l’aime. Et pour le principe, je ne peux que approuver !
Bon… Maintenant, vous attendez tous une chose, évidemment: le prix ! J’y viens. Pour moi, c’est un bon rapport qualité/prix. C’est un certain budget, certes. Mais pour tout ce que l’on a mangé, le prix du menu n’est vraiment pas excessif quand on voit la finition des plats et la qualité des produits (cuisson, associations de saveurs).
Bon allez, je vous ai assez fait languir… Le prix du menu « Inspiration » s’élève à 110€ par personne, sans le vin (35€ la demi-bouteille de Saint-Romain). Mais il existe 2 autres menus de 50€et 75€ ! Je trouve que ce sont des prix assez accessibles pour un restaurant étoilé.
En résumé
– Un très beau service (couverts, assiettes, assiette à pain par notre chère Sylvie Coquet (oui bon, notre service a été dessiné par elle, alors j’y suis sentimentalement attachée :-p), tout était très élégant)
– Un bon rapport qualité/prix
– Un endroit agréable et pas trop bruyant
– Un service impeccable, attentionné (sans trop l’être) et agréable (avec une carte avec et sans prix… Sympa quand on invite quelqu’un)
– Des produits préparés avec soins (de très belles cuissons, de beaux accompagnements, de jolies présentations, des jus et sauces parfaitement dosées)
– Des produits nobles
– Un large choix de vins et de bons conseils du sommelier (qui pour une fois, semblait compétent)
– Et pour les amateurs comme moi, il me semble bien qu’ils proposent même des cigares en fin de repas, sur demande (oui, bon, chacun son truc… Moi j’adore le cigare 😉 ). Mais comme j’avais emmené mon MonteCristo et que la note était déjà élevée, je n’ai pas osé (ni eu besoin) de demander !
Si vous avez le budget et l’occasion d’aller à Cannes, je vous conseille sans hésiter d’aller dîner ou déjeuner au Park 45. Peut-être que le menu Inspiration est un peu « énorme », mais vous pourrez prendre deux autres menus proposés à des prix beaucoup plus raisonnables (75€ et 50€) !
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